On ne peut que déplorer l’absence de considération et l’impuissance du maire de Valence pour la sécurité de ses concitoyens. Quatre heures de conseil municipal lundi soir sans la moindre délibération pour proposer des solutions aux valentinois sur le renforcement des mesures de sécurité – seulement une question en fin de conseil, qui n’a donc aucune force juridique.
Mardi 21 mars, la réunion de quartier qui s’est tenue au Plan ressemblait à une manœuvre dilatoire, pour repousser la responsabilité sur l’Etat et laisser les habitants sans solution. Les points de deal de drogue se multiplient, les tirs continuent de résonner tard entre les immeubles, les enfants ne peuvent plus se balader tranquillement dans les parcs et les rues. Est-ce le Valence que nous voulons ?
Nicolas Daragon se réfugie derrière la « démission du gouvernement sur la sécurité » (DL, 22 mars 2023). Pourtant, il relève bien de la responsabilité du maire d’assurer « le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques » (article 2212-2 du Code général des collectivités territoriales). La police municipale et les caméras de vidéo-surveillance ne font pas tout : la situation très difficile vécue depuis plusieurs mois au Plan, comme dans d’autres quartiers de Valence, est la conséquence de dix ans d’une politique municipale uniquement tournée vers le centre-ville, à grand renforts de fête de la Truffe et de défilés au champ de Mars, mais rien ne se passe au-delà des boulevards, tandis que d’autres quartiers sont abandonnés à l’insécurité et à l’insalubrité.
Pas tout à fait quand même : le conseil municipal a entériné lundi soir pour plus de 800 000€ de subventions à des associations de quartier dans le cadre de la politique de la ville, pour des activités citoyennes, sportives ou culturelles… tout cela financé à 90% par l’Etat. Il semble que l’Etat n’ait pas tout abandonné finalement, mais cela Nicolas Daragon a un peu oublié de le préciser.